Agent Commercial en Immobilier : fonctionnement, obligations et régime fiscal

Le statut d’agent commercial immobilier est largement plébiscité pour sa souplesse juridique, sa fiscalité attractive et la liberté d’action qu’il confère. Ce modèle hybride, situé entre l’indépendance totale et la collaboration avec une agence immobilière, attire de plus en plus de professionnels, qu’ils soient débutants ou expérimentés.

Afin de mieux comprendre les implications de ce statut, trois dimensions essentielles doivent être analysées : le cadre juridique, la fiscalité applicable, et les avantages et limites opérationnelles qu’il implique.

  • Le statut d’agent commercial en immobilier est défini par l’article L134-1 du Code de commerce. Il s’agit d’un mandataire indépendant agissant au nom et pour le compte d’un mandant, généralement une agence immobilière ou un réseau de mandataires.

    Contrairement à un agent immobilier titulaire d’une carte de transaction (carte T), aucune détention de cette carte professionnelle n’est exigée. Toutefois, certaines obligations légales doivent être respectées :

    • Un contrat de mandat doit être conclu entre l’agent commercial et le mandant.

    • Une immatriculation au Registre Spécial des Agents Commerciaux (RSAC) est obligatoire.

    • Aucune rédaction d’actes juridiques (avant-contrats) ne peut être effectuée, ce rôle restant réservé au mandant.

    • L’activité doit être exercée à titre strictement indépendant : aucune subordination, aucun lien de salariat ne doit exister.

    Ce cadre permet une grande autonomie dans la prospection, la prise de mandats et le suivi des ventes, tout en s’inscrivant dans une logique partenariale avec un réseau structuré.

  • L’activité d’agent commercial immobilier peut être exercée sous différents régimes juridiques : micro-entreprise, entreprise individuelle classique (régime réel ou IS), ou société unipersonnelle (EURL/SASU). Le choix du statut influe directement sur la fiscalité et le régime social (voir article sur les differents statuts d’entreprise individuelle ou société unipersonnelle).

    Succintement, il est possible de constituer :

    Une micro-entreprise

    • Régime fiscal simplifié (BNC ou BIC) selon les modalités du contrat ;

    • Abattement forfaitaire de 34 % ou 50 % (selon la nature de l’activité) ou versement libératoire de l’IR, sous conditions ;

    • Franchise de TVA possible sous conditions.

    Ce régime est particulièrement adapté au lancement d’activité, mais devient rapidement limitant en cas de montée en puissance du chiffre d’affaires.


    Entreprise individuelle au régime réel

    • Déduction des charges réelles : frais de déplacement, téléphonie, publicité, etc. ;

    • Imposition à l’IR dans la catégorie BNC ou BIC, selon les caractéristiques du contrat ;

    • Possibilité d’opter pour l’impôt sur les sociétés (IS), avec rémunération et distribution de dividendes ;

    • Affiliation au régime des travailleurs non salariés (TNS).

    Ce régime offre une plus grande latitude de gestion fiscale, notamment pour les profils fortement investis ou disposant de charges récurrentes.


    SASU ou EURL

    • En EURL : imposition à l’IR (par défaut) ou à l’IS (sur option). Statut TNS pour le gérant ;

    • En SASU : imposition à l’IS par défaut, statut assimilé salarié pour le président ;

    • Rémunération soumise à cotisations sociales, dividendes soumis au PFU ou à l’IR ;

    • TVA applicable dès dépassement des seuils.

    Ces structures sont particulièrement adaptées à un développement structuré ou à une éventuelle diversification (location meublée, activité connexe, holding).

    • Autonomie complète : gestion libre du temps, des méthodes de travail et des objectifs ;

    • Revenus non plafonnés : commissions indexées sur les ventes, sans contrainte salariale ;

    • Faibles charges fixes : pas de local imposé, ni masse salariale à supporter ;

    • Modèle duplicable : possibilité d’intégrer un réseau ou de recruter d’autres agents.

    Le statut permet de démarrer rapidement, sans investissement initial important, tout en bénéficiant de la notoriété d’un réseau ou d’une marque locale.


    Limites et points de vigilance

    • Absence de protection en cas de chômage : sauf cas spécifiques liés au cumul avec l’ARE/ARCE en micro-entreprise ;

    • Revenus irréguliers : souvent dépendants de la saisonnalité ou du marché ;

    • Formation continue nécessaire : en l’absence d’un encadrement direct ;

    • Cadre juridique à bien sécuriser : le contrat de mandat doit être clair et équilibré.

    Ce statut est recommandé pour les professionnels disposant d’un réseau solide, d’une bonne capacité commerciale, et souhaitant construire un projet entrepreneurial à long terme.

  • Le statut d’agent commercial immobilier offre un cadre souple, une liberté d’action totale et une fiscalité adaptable à différents profils d’entrepreneurs. Il constitue une voie privilégiée pour celles et ceux qui souhaitent évoluer dans l’immobilier sans créer d’agence, tout en capitalisant sur un réseau ou en développant leur propre portefeuille.

    Toutefois, ce statut ne s’improvise pas : il doit être structuré avec méthode, notamment sur les plans juridique, fiscal et social. Le choix du régime d’imposition, du cadre juridique (micro-entreprise, entreprise individuelle ou société) et les modalités du contrat de mandat ont des impacts concrets sur votre rentabilité, vos obligations et votre protection.

    Vous envisagez de vous lancer ou de restructurer votre activité en tant qu’agent commercial immobilier ?

    Il est fortement recommandé d’être accompagné pour sécuriser vos choix dès le départ.

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